Quelques jours plus tôt, elle s'était approchée du Bois d'Amont dont il lui avait parlé. Le domaine lui avait semblé immense et sentait la noblesse. Elle n'avait alors pas osé en franchir les portes.
Seulement, elle passait rarement inaperçu et les gardes avaient informé le maître des lieux de son passage. Enfin de celui d'une dame brune.
Une dame brune qui l'avait pris pour un poète en écoutant les mots qui passaient par sa tête comme le vent.
Elle lui avait promis qu'elle passerait les portes à son prochain passage et, là, devant la porte immense, elle n'hésita qu'une seconde, le temps de répéter ce qu'elle avait préparé.
Bonjour, je suis la dame brune, j'ai tant marché.
Bonjour, je suis la dame brune, je t'ai trouvé.
Fais-moi place au creux de ton lit, je serai bien,
Bien au chaud et bien à l'abri contre tes reins.
Mais, aussitôt, devant la porte, elle planta ses mots au jardin des souvenirs : c'était trop.
Pourtant, son coté aventureux et frondeur lui donna le courage de sonner et elle fit donc tinter la cloche qui l'invitait à appeler et faire savoir qu'elle était là.
Mais qui viendrait?